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Prédictibilité des coûts du cloud : mission impossible ?

31/10/2018
Cloud

Tous les instituts de Conseil et d’étude sont d’accord, la majorité des entreprises se tournent aujourd’hui vers le Cloud, qu’il soit public, hybride, privé ou multicloud. Cependant, un paradoxe apparait : selon Gartner, 90 % des entreprises ont recours au cloud avant tout pour diminuer leurs coûts. Or, plusieurs études indiquent que la maîtrise des coûts liés au cloud est un challenge majeur.

Selon Gartner, le cloud peut être jusqu’à 20 % plus cher que le mode « On Premise » !

La problématique de la maitrise des coûts n’est pas nouvelle.

Même avec des infrastructures propres, il est toujours souvent difficke d’anticiper les charges de travail, compte tenu de l’évolution des besoins métiers et des usages.

Ainsi, bien souvent, les DSI ont eu tendance à surdimensionner les infrastructures pour pouvoir absorber les pics de charge. Mais cette approche n’est pas pertinente d’un point de vue économique.

Une dérive naturelle des coûts du cloud

Contrairement aux apparences, le cloud n’arrange rien.

Ainsi, selon IDC, pour quatre entreprises européennes sur dix, la gestion et le contrôle des coûts constituent une priorité pour le management des environnements « multicloud ». Une autre étude4 indique que les entreprises jugent le modèle de tarification plus complexe avec le cloud qu’en mode « On Premise » (56 %). Enfin, d’après une étude du cabinet britannique Vanson Bourne5 pour Veritas, 25 % des entreprises déclarent qu’avec le cloud elles ont dépensé davantage que ce qu’elles avaient budgété !

Alors, pourquoi cette dérive ?

4 éléments pour mieux comprendre les coûts du Cloud

1. Le modèle de tarification du cloud, pas toujours très clair et transparent, est conçu pour inciter les entreprises à consommer le plus possible. En outre, les grilles tarifaires ne sont pas identiques selon les continents, de même que les métriques (tarification à l’heure, au Go, aux millions d’exécutions…). Pour les analystes de Gartner, le cloud se caractérise aussi par une opacité des contrats cloud et la difficulté d’obtenir des remises selon les volumes.

2. L’évolution de la consommation restera difficile à prévoir sans outils spécifiques. D’une part, du fait d’une diffusion inéluctable du cloud dans les entreprises, poussée par les offres des éditeurs : 63% d’entre eux proposent des solutions en mode SaaS, selon Syntec Numérique. D’autre part, la transformation des usages s’accélère, ce qui rend délicat tout exercice de prospective à moyen terme. En outre, l’ajout régulier de fonctionnalités attractives dans le catalogue des fournisseurs incite à consommer davantage, même à tarifs stables.

3. La croissance et la fluctuation des flux de données : le cloud a apporté de nouvelles métriques, notamment les flux d’échanges de données qui, s’ils sont gratuits pour les migrer vers le cloud, sont facturés pour les télécharger, ainsi que les I/O disques. Cela peut entraîner des surcoûts, par exemple pour gérer les plans de sauvegardes.

4. Le « Shadow IT » et le comportement des utilisateurs : les applications cloud, avec leurs interfaces conviviales et leur facilité d’usage, séduisent évidemment les utilisateurs. C’est d’ailleurs l’un des vecteurs de diffusion du « Shadow IT ». Selon un sondage réalisé par le Cesin (un club de responsables de la sécurité des SI), 76 % des entreprises françaises n’ont pas encore déployé de dispositif pour détecter les usages non maîtrisés du cloud.

Une meilleure maîtrise des coûts du cloud est-elle possible ?

Cette difficulté de prédictibilité des coûts du cloud est-elle pour autant insoluble ? Si, dans ce domaine, la précision absolue est hors d’atteinte, on peut toutefois s’en rapprocher. Pour cela, quatre approches sont à privilégier et à combiner.

La première, et la plus évidente, consiste à s’outiller pour pouvoir mesurer, si possible en temps réel, la consommation de services cloud, avec des fonctionnalités d’alerte dès que certains seuils sont approchés ou dépassés (par exemple 80 % du budget mensuel prévu). Une vigilance en amont, avant qu’il ne soit trop tard, est une première brique de maîtrise des coûts.

Seconde approche, plus difficile mais très prometteuse : optimiser la tarification, ce qui suppose d’avoir une visibilité sur la consommation et les échanges de données. On se rapproche ainsi de la vocation du cloud qui est de payer ce que l’on consomme vraiment. Cette ingénierie de la tarification, qui est un vrai métier, suppose, pour qu’elle soit efficiente, un accompagnement pour analyser les informations de tarification.

Troisième approche possible : élaborer une véritable gouvernance du cloud, qui manque encore dans de nombreuses entreprises, où les pratiques sont loin d’être à la hauteur des enjeux financiers ! Une gouvernance cohérente aide à décrypter les tendances de consommation du cloud, à anticiper les inévitables dérives budgétaires, à identifier les évolutions de périmètres et traduire les événements business de l’entreprise (nouveaux métiers, acquisitions…) en besoins de ressources, car l’énergie informatique fournie par le cloud ne peut plus être déconnectée des besoins métiers.

Enfin la dernière approche, améliorer la prédictibilité des coûts du cloud passe par une centralisation des factures, de manière à disposer d’une vision d’ensemble, financièrement consolidée, des budgets et des dépenses.

 

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Sources :

1. Le cloud public, levier d’une architecture agile, IDC France, juillet 2018.

2. How to use infrastructure as a service to optimize costs, Gartner Symposium, novembre 2017.

3. IDC European Multicloud Infrastructure Survey, mars 2018.

4. Managing and understanding On Premises and cloud spend, SoftwareOne, mai 2018.

5. Truth in Cloud, Vanson Bourne Research, Veritas, 2018.

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