Fin du support pour Oracle VM (OVM) – Que faire ?

L’ascension et la chute d’OVM (Oracle Virtual Machine)

Oracle VM (OVM) a été introduit en 2007. OVM n’était pas un développement réalisé à 100% en interne, mais se basait largement sur l’hyperviseur open source Xen. L’objectif principal était de fournir une alternative à la virtualisation VMware, qui était problématique au niveau licensing dans un contexte Oracle. Un deuxième axe d’évolution était l’intégration dans ses Engineered Systems (Exadata, ODA, PCA…).

Depuis la release initiale, plusieurs versions majeures et mineures se sont suivies. Ces dernières années, nous constations néanmoins un rythme ralenti jusqu’à l’annonce de l’arrêt du développement du produit et des nouvelles fonctionnalités.  

En effet, à compter du 31 mars 2021, le Premier Support pour OVM prendra fin et OVM entrera dans en mode Extended Support jusqu'en mars 2024 puis en Sustaining Support. Les clients d’OVM ne recevront donc plus de mises à jour de maintenance au-delà de cette date.

Heureusement, Oracle propose une alternative : OLVM (Oracle Linux Virtualization Manager), qui est déjà disponible depuis 2 ans sur les appliances ODA et Exadata.

La genèse d’OLVM (Oracle Linux Virtualization Manager)

En juin 2019, Oracle a annoncé la disponibilité générale d'Oracle Linux Virtualization Manager (OLVM). OLVM est construit sur la technologie du projet open source oVirt et se base, pour la virtualisation des hosts, directement sur le noyau Linux avec KVM.

Ceci constitue donc un changement technologique important. Ces choix technologiques peuvent être considérés comme stratégiques et pérennes. En effet, l’outil est progressivement intégré dans les Engineered Systems (ODA et Exadata dès à présent, PCA à venir,…) et surtout KVM est une des technologies fondamentales sur laquelle a été construit le Cloud Oracle OCI.   

De plus, en garantissant la compatibilité avec oVirt et KVM (tout comme avec son équivalent commercial Red Hat Virtualisation), on n’obtient pas seulement la possibilité d’intégration et de migration facile, mais on profite également de tout l’écosystème autour de ces solutions. On ne doit donc plus faire certifier spécifiquement pour OLVM les solutions d’autres éditeurs (pour les solutions de backup, par exemple). L’absence de support par d’autres éditeurs était d’ailleurs un des majeurs freins dans l’adoption d’OVM.

Comparaison des fonctionnalités d’OVM et OLVM

Le tableau ci-dessous résume les principales caractéristiques et différences entre les deux solutions.

Signalons quelques différences fonctionnelles importantes :

• L’impossibilité de prendre des backups à chaud (via des snapshots) était une limitation importante d’OVM. OLVM offre cette possibilité ;
• L’interface de gestion d’OVM Manager nécessitait un serveur séparé qu’il fallait sécuriser et sauvegarder. Dans un environnement OLVM il peut être configuré directement sur les serveurs qu’il gère (self-hosted engine) et est relocalisé automatiquement en cas d’indisponibilité.

Souscrivez moins de licences grâce au Hard Partitioning

Il ne fait peu de doute qu’un des principaux facteurs du choix des clients pour OVM est un avantage au niveau licensing Oracle. En effet, en respectant certaines conditions (pinning de cores, pas de permission d’utiliser live migration), OVM est reconnu comme une solution de Hard Partitioning.  Concrètement cela signifie qu’on peut limiter les licences Oracle aux cœurs alloués à la VM et qu’on ne doit donc pas couvrir l’ensemble des hôtes physiques.

Depuis 2020, OLVM, prend en charge le Hard Partitioning pour limiter les licences, conformément à l'annonce faite dans le livre blanc Hard Partitioning with Oracle Linux KVM.

Migration d’OVM vers OLVM et OL KVM

Afin de migrer vers OLVM et OL KVM, une première méthode consiste à exporter les machines virtuelles en tant qu’Appliance virtuelle (format .ova) à l’aide OVM Manager ou d'ovmcli. Ensuite moyennant OLVM, on les réimporte et les redéploye sur l’hôte KVM.

Depuis la version OLVM 4.3, on peut également automatiser la migration moyennant l’utilitaire virt-v2v sous condition d’avoir une connectivité réseau et d’avoir un point de montage NFS commun entre les deux environnements. L’article Migrate Oracle VM to Oracle Linux KVM donne plus de détail sur virt-v2v.

Devez-vous migrer vers OLVM ?

Si vous souhaitez configurer de nouvelles architectures de virtualisation, vous devez utiliser OLVM.

Si vous avez des infrastructures OVM existantes, vous continuerez à obtenir des mises à jour de sécurité sur le noyau et l'hyperviseur jusqu’en mars 2021. Au-delà de cette période, pour les obtenir, il faudra souscrire à de l’Extended Support. L’Extended Support sera disponible jusqu'en mars 2024.

Nous vous recommandons donc, pour cette raison et pour tirer parti des nouvelles fonctionnalités, d’envisager la migration vers OLVM.

Foire aux Questions

Un grand nombre de nos clients actuellement sous OVM s’interroge sur les impacts de la fin de son support Premier. A travers quelques questions, nous essayons de vous apporter les éclairages nécessaires pour mener à bien vos projets de transition vers OLVM.

Fin de support OVM ?

La fin du support premier d’OVM a été annoncée par Oracle, elle sera effective à partir de fin mars 2021. À partir de cette date, OVM sera en support étendu jusqu’en mars 2024. Plus d’info sur le Blog Oracle.

Faut-il souscrire au support étendu d’OVM ?

Non, vous continuez à profiter du Sustaining Support (ouverture des SRs etc). Si par contre vous souhaitez bénéficier des patchs de sécurité ou patchs correctifs, vous devez souscrire au Support étendu .  

Quel est le coût du support étendu d’OVM ?

Le coût du support étendu annuel est « Support Premier + 20% » ou « Support Premier Limited + 20% ». Concrètement cela veut dire : 540€ pour du Sustaining Support et 650€ pour du Support étendu Premier Limited.  

Faut-il migrer vers OLVM ?

Non, vous continuez à profiter de Sustaining Support. Néanmoins, il est recommandé de passer à OLVM pour des nouveaux projets

Quelles sont les versions supportées par OLVM (OL KVM) ?

Les OS supportés par OLVM sont précisés à l’adresse ci-après Oracle® Linux KVM User's Guide - Chapter 1 About Oracle Linux KVM

En synthèse, les Linux à partir de la version 5.x, SUSE Linux ES 12 SP5 et ES 15 SP1, ainsi que les versions d’Ubuntu à partir de 16.04 et les versions de Windows à partir de la Windows Server 2008 SP1 ainsi qu’à partir de Windows 7 SP1.

Quelles versions de base de données sont supportées sur OLVM ?

La certification des bases de données est faite en fonction de l’Operating System et non de l’hyperviseur.

La note du support ci-dessous précise les choses (Support Position for Oracle Products Running on Supported Guest OS under Oracle Linux KVM (Doc ID 2728361.1))

« Oracle customers with an active Support contract and running supported versions of Oracle Database products will receive assistance from Oracle when running those products on a supported guest OS under Oracle Linux KVM. »

Est-il possible d’utiliser le « Hard-partitioning » avec OLVM ?

Comme sous OVM, le « hard-partitioning » est disponible sous OLVM. Les contraintes et limites du « Hard Partitioning » sont disponible dans le document ci-après Hard Partitioning with Oracle Linux KVM.